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Les Danses Populaires Roumaines Béla BARTÓK (Soirée musicale du 7 juin 2019)


Sommaire

  

1- Béla BARTÓK  Lire

 

2- Les danses populaires roumaines Lire

 

3- Analyse de la danse n°1 Lire

 

4- Analyse de la danse n°2 Lire

 

5- Analyse de la danse n°3 Lire

 

6- Analyse de la danse n°4 Lire

 

7- Analyse de la danse n°5 Lire

 

8- Analyse de la danse n°6 Lire

 

9-Analyse de la danse n°7 Lire

 

10- Quelques vidéos Lire



1- Béla BARTÓK

Béla Viktor János BARTÓK est né le 26 mars 1881 dans la région du Banat à Nagyszentmiklós en Hongrie, actuellement Sânnicolau Mare, ville située en Roumanie à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Timisoara, ville d’où est partie la révolution roumaine en 1989.


Armoiries de Sânnicolau Mare
Béla BARTÓK















Carte de la Roumanie. Dans l’ovale rouge les villes de Timisoara et de Sannicolau Mare

La formation de la Roumanie. On constate que la région de Timisoara a été acquise par la Roumanie en 1919-1920.

Son père était directeur d’une école d’agriculture et il décède alors que Béla n’a que 7 ans. Sa mère reprend alors son métier d’institutrice pour l’élever ainsi que sa sœur Elza. Les changements de poste occasionneront de nombreux déménagements.

La jeunesse du compositeur est marquée par la maladie ce qui peut expliquer sa tendance à l’isolement.

Bartók travaille le piano et l’harmonie (science des accords), va souvent au concert et à l’opéra où il découvre Bach, Brahms, Wagner.

Il termine ses études secondaires en 1899 et entre à l’Académie Royale de Musique de Budapest. Il se consacre uniquement au piano et abandonne la composition à laquelle il reviendra en 1902 après avoir entendu « Ainsi parlait Zarathoustra » le poème symphonique de Richard Strauss d’après l’œuvre de Friedrich Nietzsche.


Richard STRAUSS (Allemagne 1864-1949) Friedrich NIETZSCHE (Allemagne 1844-1900)


Il se laisse prendre au courant nationaliste hongrois et en 1905 il découvre les chants populaires hongrois puis roumains et slovaques.


Avec Zoltán Kodály (compositeur hongrois 1882-1967) il entreprend de collectionner et recenser ce patrimoine mélodique.


Zoltan KODALY (Hongrie 1882-1967)

Il va alors se consacrer à cette double activité : recherche ethno-musicale et composition.


En 1907 il est nommé professeur de piano à l’Académie Royale de Musique de Budapest.


En 1909 il épouse Márta Ziegler, son élève alors âgée de 16 ans et dont il se séparera en 1923.


Ses compositions ne rencontrant qu’un accueil limité Bartók se détourne de la vie musicale pendant plusieurs années tout en continuant à composer dans l’ombre.


En 1923 il connaît un premier succès international avec les suites de danses, il se remarie et poursuit ses recherches sur le folklore.


En 1934 il abandonne son poste à Académie Royale pour se consacrer à ses recherches, il se produit comme pianiste et entreprend des voyages d’études à l’étranger, notamment en Turquie.


De 1936 à 1940, chaque année il donnera naissance à un chef-d’œuvre.


En 1940 Bartók émigre aux États-Unis. A New-York il est chargé de recherches à l’Université de Columbia. Il donne des conférences, des concerts et des leçons. Mais il est peu payé et le couple Bartók vit modestement. La santé du compositeur décline rapidement et il doit renoncer à sa carrière de pianiste.


En 1943 il reçoit une commande de composition pour orchestre, ce sera le fameux Concerto pour Orchestre qui connut immédiatement un grand succès


De nombreuses commandes, trop tardives, arrivent alors. Bartók meurt à New-York le 26 septembre 1945 alors qu’il achevait son troisième concerto pour piano.



Tombe de Béla BARTÓK


Son œuvre


1- Musique instrumentale


Pour le piano:


De très nombreuses pièces parmi lesquelles 14 bagatelles, 10 pièces faciles, 85 chansons populaires hongroises et slovaques, 2 danses roumaines, les danses populaires roumaines, des Noëls Roumains, 15 chansons paysannes hongroises, des études, Mikrokosmos (6 volumes de pièces progressives)


Musique de chambre:


Sonates, duos, rhapsodies, quatuors à cordes


Pour orchestre


Quatre pièces pour orchestre, danses populaires roumaines, suites de danses, Musique pour instruments à cordes, percussions et célesta, concertos, rhapsodies.2.


2- Musique vocale


Chant et piano, chœur d’hommes, chœur de femmes, chœur mixte, chœur d’enfants a cappella ou avec orchestre.


3- Pour le théâtre


Le Château de Barbe Bleue, drame lyrique

Le Prince en Bois, poème chorégraphique

Le Mandarin Merveilleux, pantomime en un acte


4- Écrits théoriques


Une méthode de piano (1913)

Les Débutants au piano, morceaux pour la méthode

Nombreux articles et ouvrages sur la musique populaire hongroise, slovaque et roumaine.




2- Les Danses Populaires Roumaines

 

Nous avons vu qu’à partir de 1905 Bartók commence à s’intéresser à la musique folklorique.

Bien sûr il n’a pas composé ces mélodies. Il les a recueillies au cours de ses voyages, utilisant pour cela, grâce à Kodály une nouvelle technique d’enregistrement.


Les deux musiciens parcourent les campagnes , discutent pendant des heures avec les villageois et parviennent parfois à décider une paysanne à chanter. Mais il faut vaincre les craintes, persuader qu’on ne cherche pas à se moquer, éviter les airs récents, les chants d’église pour découvrir enfin une chanson populaire.


Bartók recueillera ainsi les premiers chants slovaques dès 1906 et roumains à partir de 1908.


On voit avec cette carte que le village où est né Bartók se trouve maintenant en Roumanie.


Cette région du Banat est au confluent de trois cultures : serbe, hongroise et roumaine. En étudiant les danses de Transylvanie le compositeur s’intéresse au patrimoine musical d’un coin de la Hongrie. Mais après la 1ère guerre mondiale et le Traité de Versailles cette région rejoint la Moldo-Valachie pour former la Roumanie, comme nous l’avons précisé plus haut.


Ces Danses de Transylvanie s’appelleront donc désormais Danses Populaires Roumaines.


Elles sont au nombre de sept mais les trois dernières se jouent enchaînées.


C’est ainsi qu’en 1915 il écrit pour le piano à quatre mains les Danses Populaires Roumaines. En 1917 il réalise une transcription pour petit orchestre, voulant ainsi préserver le caractère intime de cette musique.


D’autres transcriptions suivront, notamment pour orchestre à cordes. C’est cette version que je vous propose d’écouter.


Vous trouverez ci-après d’autres versions à découvrir.



3- Analyse de la première danse

Le titre de cette première danse est « Joc cu bâta » ce qui veut dire « Danse du bâton » ou « Jeu du bâton ».

Elle serait originaire du nord de la Transylvanie. Les danseurs utilisent un bâton pour marquer le rythme, d’où le nom.

Elle est d’un tempo modéré dans une mesure à 2 temps.

En voici le plan :



Après une introduction de 4 mesures (8 notes), la pièce se divise en 2 parties, deux thèmes joués deux fois chacun.

Nous allons l’appeler A. Il dure 8 mesures.





Il est 2 fois plus long que A (16 mesures), nous l’appellerons B.


Nous constatons qu’il est fait de 2 phrases de 8 mesures chacune et qui commencent quasiment de la même manière. Nous les appellerons b1 et b2.







4- Analyse de la danse n°2

 Le titre de la deuxième danse évoque un large foulard (Brâul, bre-oul) que les paysans et paysannes mettent autour de leur taille.


Voici le plan de la deuxième danse:


Un seul thème pour cette danse qui se joue « allegro » sur une mesure à 2 temps. Thème que l’on peut partager en 4 sections de 4 mesures.

Le thème est d’abord joué au violon dans un registre médium (A1) et repris dans un registre aigu (A2). Les cordes qui accompagnent jouent alternativement 2 notes en pizzicati et 2 notes à l’archet.



Écouter le thème       

Chaque section très courte de 4 mesures est ponctuée par un très léger ralenti.

Le thème est ensuite joué dans l’aigu. L’écouter    

Remarque : dans la version pour petit orchestre de Bartók, c’est la clarinette qui joue la mélodie.


5- Analyse de la danse n°3

Titre : « Pe Loc » (Sur place)


Originaire de la même région que le 2ème, cette danse est lente.


Après une très courte introduction de trois mesures faite d’accords elle est constituée de 3 motifs de 4 mesures chacun qui seront répétés selon le plan suivant:



Dans certaines versions la mélodie est jouée par une flûte piccolo ou une flûte de berger typique de Roumanie.


Ici c’est le violon qui joue le rôle de soliste.

Écouter le motif a      





6- Analyse de la danse n°4

 

Titre : « Buciumeana » (danse de Bucsum, nom d’une commune de Roumanie. En allemand Baumdorf, ce qui signifie village de l’arbre)


Nous passons à une mesure à 3 temps, dans un tempo lent. Voici sa structure :


Après une courte introduction de 2 mesures en accords bien posés, la danse se divise en 2 parties égales. La deuxième est une reprise de la première à l’octave supérieure. Ce qu’il faut remarquer dans cette mélodie c’est que toutes les phrases s’achèvent sur le même motif.

Écouter ce motif        





7- Analyse de la danse n°5


La danse n°5 est une polka roumaine (Poarga Româneasca). Elle est d’un tempo rapide.



Après une introduction de 4 mesures à 2 temps vient une danse à un seul thème. Dans l’introduction les seconds violons et altos répondent en contretemps aux basses jouées par les violoncelles et les contrebasses.


Deux phrases d’une carrure un peu particulière (3 mesures seulement, deux à 3 temps et une à 2 temps ou 3 mesures à 3 temps) constituent l’unique thème.

Ce thème a la structure suivante : a ! – a ! – b ! – b’.


Les phrases « a » et « b » ont la même carrure : 2 mesures à 3 temps et une mesure à 2 temps et elles sont suspensives, c’est-à-dire elles ne peuvent pas servir de conclusion au morceau. On dit également que ce sont des questions et, généralement on place un point d’exclamation après la lettre qui les représente.




La phrase « b’ » contient 3 mesures à 3 temps et elle est conclusive. Cette phrase conclut un passage ou le morceau. C’est la réponse à la question et on place un point après sa lettre.

Les phrases b et b’ sont identiques mais n’ont pas tout à fait la même fin. On peut voir que seules les trois dernières notes sont différentes et font que l’une est suspensive et l’autre conclusive.


La première partie est jouée par les premiers violons , les autres instruments accompagnent sur le modèle de l’introduction.


La deuxième partie est jouée dans le grave par les altos, violoncelles et contrebasses pendant que les premiers et seconds violons accompagnent en contretemps.




8- Analyse de la danse n°6

En principe les deux dernières dansent se jouent sans interruption. Elles portent le même titre : Maruntel (danse rapide).


La danse est faite d’une seule mélodie jouée 2 fois.


Cette mélodie est constituée de 2 phrases, la deuxième étant une réplique de la première à la quinte inférieure (5 notes plus bas).


Elle dure 8 temps soit 4 mesures à 2 temps. Elle ne peut terminer la mélodie, elle est suspensive (ou interrogative, marquée par un !).


Elle dure 8 temps également.

Elle se termine sur une note de repos, elle est conclusive (marquée par un .)

C’est le principe de beaucoup de phrases : une question suivie d’une réponse.


Voici donc le plan de la danse n°6




9- Analyse de la danse n°7

Le tempo accélère encore pour cette dernière danse qui est faite de deux thèmes A et B.


Le thème A est fait d’une seule phrase répétée.


Le thème B est également fait d’une phrase répétée mais la fin de la 2ème (b2) diffère de celle de la première (b1).



Le tout est repris.

Puis, en guise de coda le thème B est repris à nouveau avec une variante à la fin pour conclure.


Plan de la danse n°7


Écoutez toutes les danses roumaines



10- Quelques vidéos

 

 https://youtu.be/Z50Ooqv1GFg (Orchestre de Chambre de Norvège)




https://youtu.be/qMWv4e94MVA (Orchestre de Chambre Sydney Camerat

 


https://youtu.be/4HAIHSqiwAA (Danubia Orchestra)

 


https://youtu.be/vsGDYcbANGg (violon et piano, Tessa Lark, Yannick Rafalimanana)

 



https://youtu.be/tQp4l1stYeA (Orchestre de l'Alliance)




https://www.dailymotion.com/video/x60by2h (clarinette et marimba, Rémi Delangle et Vassilena Serafimova

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